La France, une passion Egyptienne ou les coulisses d’une francomania nilotique
Conférence par Ahmed Youssef, écrivain, membre de l’Institut d’Egypte
Mardi 24 janvier 2017 à 18.30 – Uni Bastions, salle B111, Entrée libre
Lors de son séjour en Égypte, en tant que commandant en chef de l’Armée d’Orient, les ordres signés par Bonaparte, concernaientles domaines socio-politiques mais surtout militaires. En accord avec l’Institut de France, la Fondation Napoléon et les Editions Fayard, l’Institut d’Egypte a demandé à l’écrivain et historien égyptien Dr Ahmed Youssef de les traduire en arabe. Cette énorme correspondance de Bonaparte en Egypte (1400 ordres) livre ses secrets et donne pour la première fois la parole au général en chef. Ainsi, une bonne partie de nos connaissances sur l’histoire de l’expédition française se révèle faussée ou déformée, tel le désastre d’Aboukir, les rapports de Napoléon à l’islam et aux oulémas, ses vrais intentions de bâtir un empire, ou encore, son rapport au pouvoir politique à Paris.
Traduction de toute la correspondance de Bonaparte au Caire
aux éditions de l’Institut d’Egypte, deux vols. 3,000 pages
Introduction à la conférence
C’est Jean Cocteau qui disait que la modernité est entrée en Egypte par la porte de Saint Antoine et la langue de Molière.
Il est communément admis que la France jouit d’un prestige particulier en Egypte depuis l’expédition de Bonaparte de 1798 et la modernisation du pays à la française entreprise par Mohamed Ali depuis 1805. Mais si l’élite égyptienne est attachée à la langue française par l’effet de Bonaparte et de Mohamed Ali, par quel cheminement la langue française s’est faufilée, presque discrètement, dans le langage de l’Egyptien de la rue d’aujourd’hui (toute la terminologie de la vie civile, de l’administration, de la mode, du cinéma, et jusqu’à la mécanique automobile.
Les exemples sont frappants : de la fameuse « merci awi » à la plus fameuse « marcher engagé », ou encore « la barisa » qui n’était autre la pièce de 10 piastres frappée à Paris etc…
Dans les institutions d’aujourd’hui, la francomanie subsiste, de façon évidente et les exemples nombreux : les filières francophones dans les universités, les universités Senghor et françaises d’Egypte sans parler de la création du métro du Caire etc.
Quel est le secret de cette « longévité » de la francophonie égyptienne ?
Biographie
Après un long parcours universitaire, en Egypte et en France, Ahmed Youssef est, depuis vingt ans, un des journalistes et écrivain égyptien du prestigieux journal Al-Ahram, le plus connu en Europe. Il est également auteur de plusieurs ouvrages à succès dont certains sont traduits en plusieurs langues. On peut en citer, aux éditions du rocher « Cocteau l’Egyptien », « les 7 secrets de la Bibliothèque d’Alexandrie » « Bonaparte et Mahomet », « l’Orient de Jacques Chirac ou la politique arabe de la France », « Le Phare d’Alexandrie, de l’image à l’imaginaire », « Nos Orients, le rêve et les conflits, dialogue avec Jean-Lacouture » « Le conflit israélo-arabe, dialogue avec Théo Klein » et enfin aux éditions Bayard, « Jean Lacouture, par monts et par mots ».
Ahmed Youssef est également traducteur de renommée. Il a traduit, entre autres, la dernière œuvre du prix Nobel égyptien Naguib Mahfouz « Les Rêves de convalescence ». Il a traduit récemment toute la correspondance de Bonaparte au Caire, vers la langue arabe, aux éditions de l’Institut d’Egypte, en deux volumes et en 3000 pages.
Ahmed Youssef est aujourd’hui conférencier à l’Université de Besançon et membre de l’Institut d’Egypte. Il pilote également plusieurs projets franco-égyptien. Il est promu chevalier des Arts et des Lettres de la République Française et lauréat du prix de la Marseillaise de l’Assemblée Nationale, pour l’ensemble de son œuvre au service des relations France-Egypte.
La conférence sera suivie d’une séance de dédicaces.