DEUX CONFÉRENCES EXCEPTIONNELLES AU MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE

Alexandrie dans la Première Guerre mondiale

Jean-Yves Empereur, historien, archéologue, fondateur du Centre
d’études alexandrines

et

Découvrir la campagne alexandrine

Marie-Dominique Nenna, archéologue, spécialiste du verre
antique et de l’Egypte gréco-romaine, directrice du Centre
d’études alexandrines (CEAlex)

Entrée libre
Mercredi 15 mai à 18.30, Musée d’Art et d’Histoire Auditorium

Thème de la conférence

Malgré son éloignement des fronts européens, Alexandrie fut entraînée dans le maelström de la Première Guerre mondiale. En février 1915, Britanniques et Alliés choisissent la ville comme base arrière de la téméraire entreprise du Lord de l’Amirauté, Winston Churchill, d’ouvrir un front contre les Turcs, en forçant le verrou des Dardanelles pour atteindre Istanbul. Soudain, à Alexandrie, un rassemblement aussi rapide qu’inattendu de milliers de Britanniques,  d’Australiens, de Néo-Zélandais, de Canadiens, d’Indiens, ainsi que de Français, de Tirailleurs Sénégalais venus d’Afrique subsaharienne, de Madagascar et des Somalis. Ils côtoient les camps des civils internés, Allemands et Austro-Hongrois, des prisonniers de guerre, Turcs du front de l’Est du canal de Suez où se livrent d’autres batailles, l’Empire ottoman cherchant à défendre ses provinces contre les assauts britanniques. Bien vite, le carnage des Dardanelles ramène vers Alexandrie les bateaux-hôpitaux convoyant d’innombrables blessés : on en soignera plus de cent mille dans la ville devenue un immense hôpital. Ce drame continuera jusqu’en février 1916, lorsque les Alliés abandonneront leur projet de forcer le passage de Gallipoli et se tourneront vers Salonique. Mais les blessés seront soignés pendant plusieurs années encore, certains reposent dans les cimetières militaires qui parsèment encore la cité. Un épisode soudain dont l’ampleur marquera l’histoire d’Alexandrie.

 

Biographie

Il effectue des études de lettres classiques à l’université Paris-Sorbonne (DEA,
CAPES, agrégation de lettres classiques en 1975, doctorat en archéologie en 1977). Il rédige sa thèse sur le commerce maritime à l’époque hellénistique1.

Ancien membre de l’École française d’Athènes, dont il a été le secrétaire général
(1982-1990), il a dirigé des chantiers de fouilles (notamment sous-marines) en Grèce, à Chypre et en Turquie, sur les sites de Thasos et Amathonte.

Directeur de recherche au CNRS, directeur du Centre d’études alexandrines qu’il a fondé en 1990, il dirige depuis les fouilles archéologiques à Alexandrie (notamment le centre-ville, à une époque de « frénésie immobilière » qui risquait de faire disparaître une grande partie de l’histoire antique de la ville), sur terre et sous les mers (en 1994, il arrive à faire échouer un projet municipal qui aurait recouvert le site de l’ancien phare d’Alexandrie d’un brise-lames en béton ; y menant des fouilles, il trouve avec son équipe 5000 blocs architecturaux, des colonnes, statues et une douzaine de sphinx)1.

Le 4 novembre 2006, il obtient le titre universitaire de docteur honoris causa de l’université de Neuchâtel en Suisse lors de la cérémonie du Dies Academicus1.

En 2015, il passe le relais à la direction du CEAlex à Marie-Dominique Nenna qui est nommée par le Centre national de la recherche scientifique.

Membre correspondant de l’Institut archéologique allemand, du bureau de la Société archéologique d’Alexandrie, du conseil d’administration et scientifique de l’Institut français d’archéologie orientale jusqu’en 2015 et de la Commission des Musées d’Alexandrie et du Comité Scientifique du Musée de la Bibliotheca Alexandrina. Le 15 juin 2018, il est élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en remplacement de Paul Bernard2.

 


Fouilles de Jean-Yves Empereur dans le port d’Alexandrie – remontée de la statue colossale de Ptolémée II


Découvrir la Campagne Alexandrine
Marie-Dominique Nenna

Fouilles

Lanterne en forme de maison-tour.
Musée gréco-romain. Cliché A. Lecler. © Archives Cealex/Cnrs

Kôm Bahig : vue de la fouille des habitats étagés sur le kôm occidental.
Cliché Ph. Soubias, © Archives Cealex/Cnrs

 

Biographie

Marie-Dominique Nenna, née en 1962, a fait ses études à Paris (École Normale Supérieure de Jeunes Filles Sèvres-Jourdan et Université Paris IV Sorbonne). Agrégée de lettres classiques, elle a vécu en Grèce pendant sept ans, comme membre de l’École Française d’Athènes, puis directrice de la bibliothèque de cette même École (1987-1994). Elle a travaillé sur l’ensemble des sites fouillés par l’EFA et particulièrement à Délos et à Delphes.

Thèse en archéologie classique en 1992 et Habilitation à diriger des recherches doctorales en 2002, toutes deux soutenues à l’Université Paris IV Sorbonne. Elle est entrée au CNRS en 1994 et a été rattachée jusqu’en 2015 au Laboratoire HiSoMA de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée à Lyon.

Directeur de recherche de première classe depuis 2013, elle a été nommée Directrice du Centre d’Études Alexandrines (USR 3134 du CNRS) en date du
1/07/2015 et a pris ainsi la succession de Jean-Yves Empereur, qui a fondé en 1990 ce centre dédié à la recherche sur le patrimoine archéologique, historique et culturel d’Alexandrie depuis sa fondation jusqu’à aujourd’hui. À ce titre, elle est directeur des collections du Centre d’Études Alexandrines: Études Alexandrines; Littérature Alexandrine ; Antiquités Alexandrines ; Alexandrie Moderne.

Médaille d’argent du CNRS en 2018.
Chevalier de la légion d’honneur

Reçus au CEAlex lors d’un voyage organisé par Monique EID