« ELLE N’EST PAS VOILEE DANS LE CORAN » Conférence donnée par Fawzia Al-Ashmawi

« ELLE N’EST PAS VOILEE DANS LE CORAN »

Conférence donnée par Fawzia Al-Ashmawi, ex-enseignante d’arabe à l’Université de Genève, co-fondatrice de l’Association Culturelle Egypto-Suisse (ACES) 

Entrée libre mais nombre de places limitées

 

Pour ceux qui ne pourront pas assister, la conférence pourra être suivie en direct sur facebook

Université du Caire

 

Thème de la conférence

La thématique de la femme en Islam a fait l’objet d’une pléthore d’ouvrages rédigés par des exégètes musulmans ou par des chercheurs non-musulmans. Fawzia Al Ashmawi, écrivain et islamologue suisse d’origine égyptienne, a rédigé une dizaine d’ouvrages en arabe, en français et en anglais, sur cette thématique qui l’interpelle. Dans son dernier livre, « Elle n’est pas voilée dans le Coran », elle analyse d’une manière objective la représentation de la femme dans le Coran afin de dégager les éléments clés qui composent le statut initial de la femme tel qu’il ressort du discours coranique. Le résultat de son analyse a démontré qu’il existe une grande différence entre le statut de la femme dans le Coran et le statut actuel de la femme dans la tradition islamique. Cela est dû principalement au fait que le concept « Islam » inclut non seulement le Coran (première source de l’Islam) mais deux autres sources de jurisprudence islamique: la Sunna (la tradition et les hadiths paroles et actes du Prophète Mahomet) qui constitue la deuxième source, et le consensus des ulémas (théologiens), troisième source de l’Islam. Il faudra ajouter les us et coutumes, l’héritage traditionnel lié à l’environnement et au climat ainsi que le milieu social dans les différentes sociétés des pays arabo-musulmans.

Son livre est loin d’être un plaidoyer contre le voile islamique, c’est plutôt un regard critique féminin et non féministe sur la représentation de la femme dans le Coran, et sur l’image de la femme dans la tradition musulmane tel qu’elle a été importée et médiatisée en Europe. Fawzia Al Ashmawi y dénonce le radicalisme islamique qui se propage à une vitesse vertigineuse s’opposant farouchement à la réinterprétation des versets coraniques relatifs aux femmes et accusant les féministes musulmanes progressistes d’occidentalisation et même d’hérésie. Cette gent masculine rétrograde a imposé à la femme musulmane une tenue vestimentaire contraignante voire le port du hijab « voile islamique couvrant la tête » et même le port du niqab, la burqa (voile intégral couvrant le corps).

L’auteur brave l’interdit imposé par les fukahaa (exégètes musulmans rétrogrades) qui  monopolisent le domaine du fikh (jurisprudence islamique) en y excluant les femmes, elle  analyse scrupuleusement les versets coraniques et démontre que le Coran accorde à la femme les mêmes droits fondamentaux accordés à tout être humain mâle ou femelle. Elle confirme qu’il n’existe aucun verset coranique qat`i al-dalala, entendre verset explicite dans un style direct, qui édicte un ordre direct aux femmes musulmanes de porter un hijab ou un niqab pour couvrir leurs cheveux.

Fawzia Al Ashmawi conclut “si vraiment le hijab revêtait l’importance qu’on lui accorde actuellement, il aurait été cité clairement d’une manière manifeste dans un grand nombre de versets et le Coran lui aurait réservé une place plus significative; or le Coran, qui comporte 6236 versets, consacre uniquement 3 versets à la tenue vestimentaire de la femme. De surcroît, ajoute l’auteur, le mot hijab est employé dans 7 versets coraniques pour désigner un rideau ou une cloison, sans aucun rapport avec les cheveux des femmes.

 

 

Biographie

L’auteur: Fawzia Al Ashmawi, Islamologue suisse d’origine égyptienne, enseignante d’arabe à l’Université de Genève (retraitée), co-fondatrice de l’Association Culturelle Egypto-Suisse (ACES) et présidente du Forum de la Femme Musulmane Européenne. Elle a supervisé des projets de recherche, sous l’égide de la Commission Européenne “Muslim Voices in Europe” (1996); de l’UNESCO “Etude comparative des manuels scolaires dans 7 pays méditerranéens » (1996) et « L’Evolution de la femme dans les pays du monde arabe et islamique” (2016) ; de la Ligue des pays arabes ”On a Common Path”. En 2008, Elle a reçu de l’Egypte, l’équivalent de la légion d’honneur, pour l’ensemble de ses ouvrages publiés en arabe, en français et en anglais.

 

Réservation prise par ordre d’arrivée auprès de : gihane9@gmail.com. Date limite pour l’inscription : 4 octobre 2021

Vendredi 15 octobre 2021, 18.30, à La Librairie arabe « L’Olivier », rue de Fribourg 5, Genève